workaway en voyage

Deux semaines à Manjushri Kadampa Meditation Center

La première étape de mon voyage vient de prendre fin. Je suis en route pour de nouvelles aventures, mais je me sens encore nostalgique des merveilleux moments que j’ai passés en Angleterre. L’année passée, j’étais allée à York, dans un centre de méditation Kadampa, et cette année, j’ai décidé d’aller à Ulverston, où se trouve le centre principal, Manjushri. J’ai énormément de choses à partager avec vous, je vais donc essayer de ne pas partir dans tous les sens !

Quelques explications

Je suis partie au centre Manjushri Kadampa à Ulverston avec Work Away, une plateforme qui permet à des voyageurs d’avoir un logement et souvent de la nourriture en échange de quelques heures de travail par jour. Les différents centres Kadampa sont référencés sur ce site et proposent l’hébergement et trois repas en échanges de cinq heures de travail par jour, cinq jours par semaine (nettoyage, studio d’art, café, cuisine, …) Je pouvais également suivre les enseignements, les offrandes et les séances de méditation gratuitement, ce qui est super quand on s’intéresse au bouddhisme.

Premières impressions

J’arrive à Ulverston en train. J’adore le train car on voit où on va. J’aperçois la plage, de petites maisons blanches au toit gris, un ciel bleu-gris, des brebis et des vaches. Que j’aime le nord de l’Angleterre… Ensuite, je prends le taxi pour rejoindre le centre bouddhiste (la flemme de marcher). Le centre Manjushri est immense et ressemble à un château. Il est entouré d’étendues verdoyantes : des jardins, des bois, des plaines. A quelques minutes à pieds seulement : la plage. Ce n’est pas la même qu’en Espagne. Le soleil n’est pas au rendez-vous et il n’y a pas de sable fin, mais plutôt de gros cailloux et des « sables mouvants » quand la marée est basse. D’ailleurs, il suffit de rester quelques heures pour observer le changement de marées, c’est impressionnant comme tantôt elle couvre la moitié des cailloux et tantôt elle s’éloigne et laisse apparaître le sable. C’est si calme ici, si paisible. Le nord de l’Angleterre est poétique et mystérieux ; je comprends que tant de grands écrivains soient anglais.

La bienveillance

L’une des choses qui m’a le plus marqué à Manjushri, c’est la bienveillance des gens. Tout le monde avait le cœur sur la main. Je n’oublierai pas ce type, Adam, que je n’ai pas eu le temps d’apprendre à connaître, qui ramassait des coccinelles sur le seuil de l’entrée pour éviter qu’elles ne se fassent écraser et qui pouvait écouter des gens parler pendant deux heures, sans participer à la conversation, juste à écouter ce que l’autre avait à dire. Ce n’est évidemment qu’un exemple parmi tant d’autres… C’est en voyant toute cette bienveillance que j’ai décidé de me remettre à la méditation car c’était le point commun entre toutes les merveilleuses personnes que je rencontrais dans ce centre Kadampa.

Le travail

J’étais au nettoyage. Cinq heures par jour, je nettoyais des chambres, des toilettes, des allées, des escaliers, encore des toilettes. Au début, il fallait prendre sur soi. Je ne vais pas vous mentir : dans les premiers jours, j’étais en train de nettoyer les toilettes publiques du rez-de-chaussée et un groupe d’enfants est passé et m’a regardée et j’ai eu un peu honte. C’est débile, je sais. Il n’y a aucune honte à nettoyer des toilettes. Pourtant, suite à mon éducation, c’est ce que j’ai ressenti à ce moment-là. Après, on s’habitue et je crois que ça rend plus humble. Ici, que tu sois ingénieur ou que tu n’aies jamais fait d’étude, tu nettoies des chiottes. On est tous sur le même pied d’égalité et c’est plutôt très cool. En plus, on ne s’ennuyait pas ! On était toujours actifs et on était par deux, du coup on pouvait discuter en même temps, apprendre à se connaître et avoir de petits délires (entre autre avec l’aspirateur dénommé Henry, ouais des délires de nettoyage quoi).

volontariat manjushri, nettoyage des vitres

Les « boss » étaient super cools, ils nous disaient de prendre notre temps et ne nous mettaient pas la pression. Pour tout vous dire, on s’est fait chopé avec une volontaire à se reposer sur un des lits qu’on devait nettoyer et James, le responsable des volontaires pour le nettoyage, a d’abord rigolé avant de nous dire qu’on pouvait aller nous reposer et arrêter pour aujourd’hui comme on était fatiguées. Et puis, je crois que mon Karma est comme neuf maintenant, parce qu’à ce qu’il paraît, faire du nettoyage pour des Bouddhistes permet de nettoyer son karma.

Les moments libres

Comme on ne travaillait que cinq heures par jour, on avait 19 heures de temps libre par jour. Pendant les pauses, on discutait, on rigolait et on se partageait des musiques ou vidéos de chez nous. Une demi-heure par jour, j’essayais de faire soit de la méditation, soit du yoga dans une des salles de méditation avec un ami qui m’a beaucoup appris (faut dire qu’il lui arrivait de méditer jusqu’à 3 heures par jour). Je jouais souvent aux cartes aussi. Et surtout, je me baladais beaucoup. Quand je n’avais pas beaucoup de temps, sur la plage ou dans les bois, en journée comme en soirée. Le week-end, on faisait des escapades plus longues jusqu’au phare, jusqu’en ville, dans les montagnes ou au lac de Windermere. Des moments simples, mais des moments forts.

Moment entre amis à la montagne

Anecdote : un soir, une amie espagnole m’a emmenée dans les bois pour me montrer un cimetière avec la tombe de Lucifer. C’était un peu bizarre/effrayant, mais on a ensuite compris qu’il s’agissait d’un cimetière d’animaux domestiques et que Lucifer était un chien.

La tombe du chien Lucifer

Les enseignements

J’ai pu assister à deux enseignements donnés par des moines : un sur l’attention et un sur la vacuité. Je m’intéresse au bouddhisme depuis un an, mais je suis loin de bien m’y connaître dans tous ces concepts. Heureusement, les cours à Manjushri sont très accessibles et permettent à des néophytes de faire un premier pas dans le bouddhisme en donnant des exemples concrets qui s’appliquent à notre vie d’Occidentaux.

La polémique Kadampa

Au centre, j’ai eu l’occasion de discuter un peu avec des volontaires sur les centres bouddhistes Kadampa. J’ai appris qu’il y avait pas mal de polémiques à leur sujet : entre autres sur Geshe et sur le côté marketing (flyers publicitaires partout, site internet super pro)/start-up américaine (l’encadrement des volontaires était très bien rodé et très pro)/ secte (même vidéo qui tourne en boucle à l’entrée du centre et livres sur le bouddhisme exclusivement de Geshe) du centre Kadampa. J’y ai quelque peu réfléchi et j’en ai conclu que Kadampa est un excellent moyen pour les Occidentaux de faire un premier pas vers le bouddhisme. Par contre, pour approfondir ses connaissances, il faut peut-être se tourner vers d’autres centres plus « strictes ».

Les amitiés

Dans ce centre, je me suis fait de vrais amis. En seulement deux semaines, j’avais l’impression d’être avec ma bande de potes que je connaissais depuis toujours. C’est pour cela que j’aime rester au minimum deux semaines dans les endroits que je visite, je veux connaître les gens, pas juste échanger les quelques mots banals qu’on sort aux inconnus. Ma clique était principalement composée d’hispanophones : espagnols pour la plupart (Patricia, Andréa, Mario, Alejandro), mais aussi une Mexicaine (Lalélie) et un Vénézolan (Raoul). D’ailleurs, au début, presque tout le monde croyait que je venais d’Espagne ou parlait espagnol. Autre « intrus » non espagnol de la clique, un Anglais de Londres, Marc. Je me suis aussi liée d’amitié avec mon binôme de nettoyage, Mickael, un Allemand et avec une Française avec qui j’ai pu avoir des fous rires et des discussions très intéressantes. Il y avait aussi tous ces autres volontaires que je connaissais moins, mais qui étaient supers et qui ont laissé leur marque dans mon cœur : Sarah, Jonnhy, Franc, Adam, Freya, Miranda, Juliana, …

Moment détente entre volontaires à Manjushri

Pour conclure ?

Ce centre avait définitivement quelque chose de magique. Il était hors du temps. Je n’ai pas vu les jours passer et j’ai pourtant l’impression d’être restée à Manjushri plus de deux mois tellement les amitiés que j’ai liées dans cet endroits étaient sincères et profondes.  La bienveillance, l’amour, la gentillesse des personnes rencontrées resteront à jamais gravées dans mon cœur, tout comme la beauté du nord de l’Angleterre.

Quelques photos:

Je vous laisse avec quelques photos et vidéos des merveilleux moments que j’ai passé à Manjushri Kadampa Meditation Centre.

La plage du centre Manjushri par temps de pluie
La plage par temps de pluie

 

volontariat à Manjushri
Ça bosse dur!

 

Des vaches anglaises

 

Manjushri Kadampa Meditation Centre
Manjushri Kadampa Meditation Centre

 

Partie de cache-cache à Manjushri
Partie de cache-cache dans le château, on s’était un peu trop bien cachés et on est restés là plus de 30 minutes…

 

Contemplation des montagnes à Windermere
Windermere

 

Le phare d'Ulverston

Montagnes et soleil à WIndermere

 

Manjushri Kadampa Meditation Centre

Quelques vidéos:

Karaoké à Ulverston

 

Partie de cache-cache

 

Mario… I think this is a bad idea…

 

Comme des enfants

 

A la base, c’est des feuilles qu’ils devaient mettre dans la brouette.

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